Le Généreux Magiocrate

Le Généreux Magiocrate est une nouvelle parue dans le n°60 de la revue québécoise Brins d’éternité en octobre 2023.

Voici un texte bien différent du Musée de la solitude, la première nouvelle que j’avais publiée dans Brins d’éternité, puisqu’elle s’ancre résolument dans la fantasy là où le Musée… tenait davantage du fantastique. Pourtant, il s’agit là aussi de solitude : celle de la narratrice, voyageuse naufragée sur la côte d’une contrée inconnue et déroutante dont elle ne comprend ni la langue, ni les coutumes.

Cette nouvelle a marqué mes retrouvailles avec un univers créé de très longue date et où je n’étais plus retourné, en fiction, depuis de longues années : Fantasia. J’avais inventé cet univers d’abord en tant que cadre de mon jeu de rôle amateur Fantasia, aux frontières de l’Absurde, mais il a rapidement connu une vie plus approfondie dans de nombreux textes courts ou longs écrits pendant mon adolescence et le tout début de mon âge adulte. C’est en Fantasia que se déroule le tout premier texte que j’ai publié, Quand les dragons étaient carnivores, une pièce de théâtre de fantasy, dans la revue Faeries n°13, en 2003 (au moment où j’écris, le numéro est d’ailleurs toujours disponible chez son éditeur, Nestiveqnen).

Fantasia est un univers de « fantasy philosophique », au sens où il invite à réfléchir sur plusieurs grandes questions liées à notre condition humaine. Quand les dragons étaient carnivores évoquait le passage du temps. L’histoire du Généreux Magiocrate, que j’ai écrite en pensant aux voyages philosophiques à la Gulliver, forme une réflexion sur le langage, le pouvoir et la dictature. J’ai eu l’idée du Généreux Magiocrate avant de choisir son cadre, et il s’est trouvé que l’aspect de conte philosophique de cette nouvelle correspondait si bien à l’univers de Fantasia que je n’avais aucune raison de ne pas l’y situer. Ce cadre reste discret, puisqu’il se cantonne à quelques références évoquant l’Hiscontie et le Grand Absurde. Vous pouvez en savoir plus sur l’univers de Fantasia sur la page « Les univers ».

J’ai bien cru que cette nouvelle ne paraîtrait jamais dans cette revue, non pas parce qu’on me l’aurait refusée — j’ai eu la joie de la voir acceptée en janvier 2022 — mais parce que ce numéro 60 de Brins d’éternité a connu une gestation tourmentée et a bien failli ne jamais voir le jour. Je suis d’autant plus heureux de le voir paraître, avec sa maquette et ses illustrations toujours aussi soignées, à l’image du travail éditorial qu’il m’a été donné d’effectuer sur le texte avec Anaïs Paquin, puis Sabrina Raymond et Dave Dufour. Je les remercie chaleureusement tous les trois pour leurs relectures attentives, judicieuses et toujours bienveillantes.

C’est une émotion particulière de voir l’un de mes textes voyager beaucoup plus loin que je ne l’ai fait. Bien sûr, habitué à publier des écrits en ligne, je sais que je peux être lu partout dans la francophonie ; mais publier un de mes textes en version papier et le voir en photo, sur un étal de convention, de l’autre côté de l’Atlantique, c’est autre chose. Je suis très heureux de cette deuxième occasion de raconter une histoire au Québec, dont je découvre l’histoire et les belles cultures lentement mais sûrement et avec émerveillement. J’espère que cette nouvelle vous plaira !

Laisser un commentaire